2 Avril 2021
Je reviens ici après beaucoup de temps d'absence, que cela soit sur le blog ou les réseaux sociaux.
Cette absence était voulue, nécessaire. Je n'avais ni le temps, ni l'envie de passer. Je remercie d'ailleurs, les MP reçus via instagram ou mail via le blog, pour me demander si j'allais bien, car il ne me voyait plus. Je passais sur instagram pour liker ou commenter quelques photos, mais je ne postais pas, je ne pouvais...
Je ne pouvais pas car ma maman est décédée tout début mars. Elle était hospitalisée début janvier pour une rechute agressive de son cancer du sein. Cancer qui avait migré sans que personne s'en aperçoive avant dans les poumons. Elle avait des douleurs depuis septembre, mais un mauvais diagnostic a fait que cette possibilité de rechute n'a pas été envisagé de suite. Il aura fallu attendre janvier et une radio des poumons pour voir l'ampleur de la maladie.
Son hospitalisation a eu lieu quelques jours après la pose du diagnostic.
Hormis un week-end qu'elle aura passé chez elle pour pouvoir un peu profiter de son chez soi, elle n'aura connu sur ce début d'année 2021 que l'hôpital. Le service oncologie, pour passer de nombreux examens, certains très douloureux, et tenter un éventuel traitement, mais rapidement arrêté car ce fichu cancer avait trop pris possession et s'était répandu. Puis le service palliatif.
Je passe ici déposer des mots, car ces mots sont importants aussi pour moi. Certes, c'est aussi un moyen de vous donner des nouvelles, de poster ici ce qui se passe en moi, dans ma tête. Plusieurs personnes me disaient de ne pas tout garder en moi, de ne pas refouler mes émotions et c'est ce que je fais effectivement.
L'accompagnement d'une personne en fin de vie est très difficile à vivre, cela n'est pas sans conséquence pour l'entourage, ma sœur et moi même pouvons en témoigner. Nous avons essayé d'être le plus présente pour notre maman. Nous y avons passé nos week-end, nous avons aussi dû quitter nos boulots rapidement pour nous rendre disponible.
Nous avons pu lui dire au revoir, lui dire tout ce que nous avions à lui dire, la rassurer, lui montrer notre amour, notre soutien. Même si sur les dernières semaines, elle ne parlait plus, elle essayait de nous prendre dans ses bras, nous l'avons beaucoup câliné. C'était aussi important pour elle, pour la remercier de tout ce qu'elle avait fait pour nous, que pour nous pour notre apaisement.
Les derniers jours sont très difficiles, l'attente, les nuits à vérifier si le téléphone a sonné et puis ce fameux coup de fil à 20h05 annonçant le grand départ...
La suite s'enchaîne, préparer les obsèques, gérer l'administratif, accuser le coup, réaliser mais pas vraiment. Il y avait beaucoup de monde à ses obsèques et nous en sommes heureuses, même si nous ne connaissions pas tout le monde, nous nous sommes aperçus que notre maman avait une vie sociale très riche et heureuse. Une vie que nous pensions mais sans vraiment en connaître les détails. Et pour cela je suis heureuse, heureuse qu'elle était entourée et aimée de tant de personnes, qu'elle a partagé des moments de vie, de confidences avec ses amies(s).
Depuis, comment je vais? J'oscille entre grande tristesse et pleurs, je pleure parfois quand je pense à elle, à des moments de vie, quand je suis seule. Je pleure lorsque je vais voir sa tombe si fleurie et si belle. Je pleure en voiture quand j'y pense, je pleure lorsque je reçois des messages de soutiens de mes proches.
Et puis après il y a un apaisement, je sais qu'elle souffrait beaucoup, que ce n'était pas humain qu'elle souffre autant, que le cancer la rongeait, qu'elle n'aurait pas voulu se voir sur les derniers jours. Je sais qu'elle sait comme je l'aime fort, que ses petits enfants l'aiment fort. Loulou et La choupette ont bien évidemment étaient très tristes et ont pleuré son départ, lors de l'annonce et aux obsèques. Parfois ils sont aussi nostalgiques de ne plus pouvoir la voir. Du côté de la Minie elle est encore trop petite même si elle parle de "Mamie St Malo" comme ils l'appelaient.
La nostalgie m'envie aussi parfois, plus de moment ensemble, moi qui l'avait quasiment tous les jours par messages.
La colère aussi, colère contre le service médical (même si je ne sais pas sincèrement si l'issu aurait été différente), colère contre les personnes qui m'agacent parfois sans le vouloir...
Bref ce sont les différentes étapes du deuil apparemment, je les accepte chacune à leur niveau.
Je prends du temps pour moi, je m'autorise à être triste, je m'autorise à rester un peu plus longtemps sous l'eau chaude de la douche si cela m'apaise, je m'autorise à boire mon thé au soleil sans rien demander, je m'autorise à me faire passer au premier plan.
Je suis très entourée depuis le début par mes amies qui sont très présentes de près ou de loin géographiquement. Mais elles sont très présentes dans leurs mots, leur soutien. Ma sœur est aussi un pilier, ainsi que bien évidemment MP et mes enfants sans qui j'aurai dû mal à rester aussi positive. Enfin, mes collègues de travail qui sont tellement top au quotidien, que je ne regrette pas d'avoir postulé et accepté ce nouveau challenge en début d'année.
Ma maman, tu me manques tant, j'espère que tu es heureuse là haut, avec ton papa et mon papa. Me voilà orpheline, sans mes parents, mais tu sais que j'ai créée ma famille, dont tu étais si fière, toi qui aimais follement tous tes petits enfants...
Je t'aime fort, reposes toi et veilles sur nous!
Ps : la photo date de quelques jours avant son départ, alors que nous commencions à l'accompagner sur le chemin de la fin de sa vie
Ps: Lorsque j'étais seule à finir de nettoyer son appartement, une fois que nous l'avions vidé, une coccinelle est rentrée par la fenêtre et s'est posée quelques instants à côté de moi. J'ai eu envie de penser que ma maman de là-haut me faisait un signe.